Tous les trimestres, Edouard Carmignac prend la plume pour commenter les enjeux économiques, politiques et sociaux du moment.
Madame, Monsieur,
La hausse lente et régulière des marchés actions continue à déjouer les pronostics alarmistes des Cassandre. Que ce soient les inquiétudes soulevées ce début d’année par les foucades intempestives de Donald Trump, ou les périls associés à la résurgence du populisme européen ce printemps ou, encore, le risque d’une contraction de la liquidité mondiale cet été, ces craintes n’ont pu enrayer la progression des Bourses.
Après un tel parcours, les marchés actions sont-ils devenus vulnérables ? Force est de constater de prime abord que la hausse de l’indice mondial n’a rien de spectaculaire : 4,6% exprimée en euros. Que mise en parallèle avec les progressions bénéficiaires au cours de cette période (+ 3,1 % en euros), la valorisation des actions mondiales est en fait presque inchangée depuis le début d’année.
Or, entretemps, les prévisions sur la croissance mondiale sur les douze prochains mois ont été revues à la hausse (4% contre 3,7% en janvier), principalement sous l’impulsion du regain de confiance européen et de l’amélioration des conditions financières affectant les pays émergents.
Les menaces que font désormais peser sur les liquidités mondiales la Fed et, dans une moindre mesure, la BCE, pourraient-elles mettre fin à la fête sur les marchés actions ? Nous en doutons. Même si nul ne peut définitivement écarter le risque d’erreur en matière de politique monétaire, la puissance des forces déflationnistes à l’œuvre des deux côtés de l’Atlantique rend les objectifs d’inflation des Banques Centrales hors de portée et, ainsi, peu crédibles des hausses marquées de leurs taux directeurs. A cet égard, le risque d’une surchauffe de l’économie américaine, provoqué par une stimulation fiscale d’ampleur, nous préoccuperait….si nous en venions à estimer que l’administration Trump avait des chances tangibles de mener à bien son projet de réforme fiscale.
Dans cette perspective plutôt sereine, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma considération choisie.